Comment inclure l'environnement à sa démarche RSE : mobilité durable, empreinte carbone, éco-conception...
Les cinq dernières années ont vu émerger un élan sans précédent de sensibilisation et de protestation face à l’urgence climatique. L’Accord de Paris a matérialisé le consensus de la communauté internationale pour réduire à 2°C la hausse de la température d’ici la fin du siècle. Cette limite correspond à un niveau de sécurité au-delà duquel le climat se déréglerait de façon irréversible, avec des conséquences susceptibles de rendre impossible la vie sur Terre.
L’enjeu de la transition énergétique vers une économie décarbonée, la raréfaction des matières premières, le maintien de la biodiversité, la lutte contre la pollution et la gestion des déchets sont aujourd’hui les grands enjeux planétaires qui impactent le cadre de référence de la RSE pour les entreprises de toutes tailles.
La dévaluation du secteur des énergies fossiles par les investisseurs de long terme constitue un fort incitatif pour les entreprises à adapter leurs modes de conception et de production aux enjeux environnementaux, notamment aux contraintes de disponibilité des ressources. Cette évolution renforce l’attention portée par les entreprises à leur impact environnemental et favorise l’émergence de nouveaux modèles économiques, axés notamment sur l’écoconception, ou l’économie circulaire.
Chaque acteur a son rôle à jouer à son échelle : vous, vos collaborateurs, et votre entreprise. Pour vous accompagner dans le passage à l’action, nous vous livrons ici un guide détaillé - des obligations légales aux bonnes pratiques - afin de mobiliser votre entreprise pour l’environnement autour de 7 thématiques. 7 enjeux sur lesquels chaque entreprise, quels que soient sa taille et son secteur, peut jouer pour réduire son empreinte carbone :
Dans ce contexte d’urgence climatique, le rôle que les entreprises ont à jouer est capital. La bonne nouvelle, c’est que de nombreux collaborateurs et de nombreuses structures sont déjà passées à l’action ou ont l’intention de le faire. Entre les initiatives micro (tri sélectif des déchets) et les engagements à long terme, chaque action a de l’impact. Près de 255 entreprises ont déjà signé le Climate Act pour s’obliger à calculer et réduire leur empreinte carbone.
On vous livre ici toutes les bonnes pratiques pour impulser le changement dans votre organisation autour des enjeux climatiques et environnementaux.
Toutes les générations n’ont pas bénéficié du même apprentissage sur les sujets environnementaux et l’urgence d’agir dès aujourd’hui.
Sensibiliser ses collaborateurs via des actions de formation entraîne une accélération de tous les chantiers attenants - en même temps que cela les incite à agir à leur échelle et dans leur vie personnelle.
Voici quelques pistes pour se lancer:
En parallèle des formations, l’entreprise peut engager ses collaborateurs dans des actions concrètes pour l’environnement. Au travers de team building solidaires, il est possible à la fois de renforcer les liens sociaux dans l’entreprise et de regrouper ses collaborateurs autour d’une activité à utilité environnementale:
De la formation à la mise en action, l’entreprise peut être le premier déclencheur de ce mouvement.
46% de la population active travaille dans des bureaux et 120 à 140 kg de déchets sont produits par salarié sur le lieu de travail chaque année. Il est donc impératif que les entreprises soient proactives dans la réduction des déchets produits et leur tri.
La marge de progression est significative, car seul.e.s:
Source : Riposte Verte, l’Observatoire pour un bureau responsable (2017).
L’optimisation des déchets en entreprise permet de répondre à plusieurs enjeux dont:
Aujourd’hui, chaque entreprise est responsable de la gestion des déchets qu’elle produit ou détient jusqu’à leur élimination ou valorisation finale. L’entreprise est donc responsable des déchets même lorsqu’ils sont transférés à des tiers à des fins de traitement. L’entreprise doit s’assurer que leur élimination est conforme à la réglementation Article L 541-2 du Code de l’environnement.
Ainsi, une entreprise est responsable :
Les entreprises sont tenues de consigner leurs actions en matière de prévention et gestion des déchets ainsi que d’utilisation durable des ressources dans leur déclaration de performance extra-financière.
Une entreprise qui choisit de gérer ses déchets de façon optimale conçoit chaque étape de sa chaîne de production en fonction de cette nécessité.
La sensibilisation des collaborateurs à la gestion des déchets constitue une première étape capitale pour engager l’entreprise dans cette voie vertueuse.
Voici quelques exemples de bonnes pratiques accessibles à chaque entreprise pour s’y atteler :
Une réflexion consciente au sujet des besoins de l’entreprise permet de repenser les achats en amont et de lutter contre la surconsommation. Promouvoir les achats écoresponsables - acheter des produits recyclables, ne pas acheter en trop grande quantité, favoriser l’achat de produits matériels de seconde main - a un impact économique significatif.
Acheter moins et acheter mieux, c’est à la fois une victoire pour l’entreprise et pour la planète.
Le transport est le secteur émettant le plus de gaz à effet de serre en 2019 en France : 31% des émissions de CO2 françaises (Rapport Secten, 2020).
Parmi ces émissions, le transport routier représente à lui seul 94% des émissions du secteur, sachant qu’elles sont principalement dues au déplacement des personnes en voiture particulière (51%). Le transport des poids lourds (y compris bus et cars) représente 22% des émissions mais ne compte que pour 5% de la circulation routière.
Parler de mobilité durable revient à favoriser les modes de transports doux, les transports en commun, les transports alternatifs (covoiturage), pour limiter l’impact environnemental de nos déplacements. En entreprise, on s’intéresse donc aux transports induits par la production et aux déplacements des salariés.
La mobilité durable est au cœur des discussions car c’est un levier d’actions sur lequel l’entreprise peut facilement inciter ses collaborateurs à agir à leur échelle.
L’essor de la mondialisation aidant, la production d’une immense majorité des entreprises est aujourd’hui dispersée aux quatre coins du globe, au détriment de toute considération environnementale. Le transport de composants ou de marchandises s’accompagne en effet de pressions et d’impacts sur l’environnement et la santé humaine.
Et cela ne va pas en s’arrangeant. Comme souligné par la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC), alors que l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre (GES) a baissé de 5 % depuis 2015 et que celles du transport ont baissé de 2 %, les émissions liées au transport de marchandises ont augmenté de 6 %.
Le transport routier pollue bien plus que le transport maritime et le fret. Or, c’est aussi souvent le moyen le plus utilisé. Outre les GES, ses conséquences négatives sont nombreuses:
La mise en place d’une supply chain durable demande un fort investissement de la part de l’entreprise avec un objectif double: préserver la performance tout en réduisant au maximum l’impact environnemental. Elle passe par la relocalisation des activités afin de stimuler l’économie locale et de protéger la planète :
La mobilité des collaborateurs est l’autre axe sur lequel les entreprises peuvent agir pour favoriser la transition énergétique. Pour encourager les entreprises à revoir les déplacements de leurs collaborateurs, le gouvernement a mis en place une obligation réglementaire pour les entreprises de plus de 100 collaborateurs : le Plan de Mobilité durable. Il a pour objectif de rationaliser les trajets domicile-travail et les déplacements professionnels des collaborateurs en proposant des alternatives durables
Toutes les entreprises et les collaborateurs ont intérêt à s’approprier la démarche, aux vertus multiples:
Une grande partie des voyages d’affaires se font pour des durées de séjour très courtes et / ou sur des longues distances. Le secteur aérien représente à lui seul 3% des émissions mondiales de CO2 (The Shift Project).
Afin de limiter son empreinte carbone, une entreprise peut inciter ses collaborateurs à préférer les rencontres digitales dès que cela est possible.
30% des déplacements en avion se font pour des motifs professionnels (The Shift Project).
Organiser des séminaires en visioconférence représente une économie à la fois pour l’entreprise (coût du transport et de l’hébergement) et pour la planète. Cela tombe bien, car si la crise du coronavirus a bien prouvé quelque chose, c’est qu’il est aujourd’hui possible de travailler en équipe tout en étant géographiquement éloignés.
Les déplacements professionnels de courte distance ont eux aussi à terme une empreinte carbone non négligeable.
Les collaborateurs des entreprises de services, telles que des cabinets de conseil ou d’audit, se déplacent très régulièrement chez leur clients. Pour toutes les réunions ou rencontres devant avoir lieu en physique, les responsables RSE devraient inciter leurs collaborateurs à utiliser des modes de transport durables. Par exemple, au lieu de réserver de simples taxis, il est tout à fait possible de faire appel à un service de voituriers utilisant des voitures électriques. Le mieux restant d’avoir recours aux transports en commun ou à des transports doux (à pied, à vélo, etc).
De même, pour des voyages d’affaires de courte distance, le train reste la solution à privilégier.
Les chiffres inquiétants des déplacements pendulaires travail-domicile :
Réduire l’utilisation systématique de sa voiture pour se rendre sur son lieu de travail est un enjeu majeur pour les entreprises (voire une obligation légale pour certaines), notamment lorsqu’elles ne sont pas implantées dans des métropoles.
Pour tous les salariés du secteur privé, l’entreprise est dans l’obligation légale de prendre en charge 50% des frais de transport domicile-travail lorsqu’ils utilisent les transports publics (métro, tramway, bus, location de vélos).
La loi d'Orientation des Mobilités (LOM) met à disposition des salariés un forfait mobilité durable. Le but est de tripler la part des trajets en vélos d’ici 2024 et notamment pour les 75% trajets quotidiens de moins de 5 kilomètres. La France est très en retard face à ses voisins européens sur l’utilisation du vélos quotidiennement : 4% des trajets en France contre 36% aux Pays-Bas.
L’employeur peut décider de prendre en charge à hauteur de 500€/an les frais de transports personnels entre le domicile et le lieu de travail. Ce montant est exonéré d’impôts et de cotisations sociales. Voici une liste des moyens de transport concernés :
La généralisation du télétravail, forcée par le confinement ou demandée par les salariés, est un nouvel axe pour limiter l’impact négatif des migrations pendulaires.
Dans les villes de province, où le réseau de transports en commun est moins développé, les salariés sont plus facilement amenés à se déplacer quotidiennement en voiture. Afin de limiter ces voyages réguliers, il est possible de promouvoir le covoiturage comme le souhaiterait le gouvernement, par exemple via la mise en place de voies dédiées et de subventions pour les conducteurs.
Il est aussi possible de s’inscrire sur des plateformes telles que Klaxit qui facilitent le covoiturage domicile-travail.
Monter un projet d'aménagement du territoire aux côtés des collectivités locales suppose tout de même que l’entreprise soit activement implantée et investie dans le territoire pour justifier de tels aménagements. Google a créé sa propre compagnie de bus roulant au gaz naturel pour amener ses collaborateurs de San Francisco jusqu’au Googleplex.
Quelques témoignages de bonnes pratiques pour vous inspirer :
L’urgence climatique pousse les consommateurs à se tourner vers des produits dont l’impact environnemental est nul. Ces produits responsables regroupent les biens et les services dont l’ensemble du cycle de vie se révèle plus respectueux de l’environnement.
⅔ des consommateurs se disent prêts à boycotter un produit selon son impact environnemental et social (Earned Brand, 2018).
L’éco-conception fait référence à l’ensemble des méthodes de production qui permettent de diminuer les impacts environnementaux d’un produit ou d’un service sur l’ensemble de son cycle de vie. Selon la définition de l’ADEME, c’est “une démarche préventive et innovante qui permet de réduire les impacts négatifs du produit, service ou bâtiment sur l’environnement sur l’ensemble de son cycle de vie tout en conservant ses qualités d’usage.”
L’éco-conception peut se présenter sous différentes formes, de l’optimisation d’un produit existant à l’élaboration d’un nouveau système innovant et respectueux de l’environnement tout au long de sa chaîne de valeur.
Ce niveau correspond à une démarche d’optimisation de l’existant dans l’optique d’un meilleur respect de l’environnement. Ex: élimination des substances toxiques dans un produit, adoption d’un emballage recyclable...
Ce niveau consiste à remettre en question l’existant et à enclencher une réflexion de moyen terme autour du cycle de vie du produit en tenant compte de l’environnement. Il demande un investissement économique et l’anticipation des tendances d’évolution.
Il s’agit ici de s’engager dans une démarche novatrice et durable, en rupture avec l’existant, et qui peut affecter en profondeur le modèle économique du produit. Tout au long de la chaîne de valeur du produit, les méthodes de production et les matières premières utilisées respectent l’environnement : des producteurs locaux, des matières éco responsables, des produits bio et de la transparence sur la provenance de chaque produit.
Tous les services entourant le produit doivent aussi être repensés : la provenance des matières premières, la méthode de production, le packaging, la distribution, l’usage et la fin de vie du produit.
Une étude réalisée en 2014 par le Pôle Eco-conception et l’Institut de développement de produits sur plus de 500 entreprises (en Europe et au Québec) a confirmé que l’éco-conception était une solution permettant de diminuer l’impact négatif de la production sur l’environnement sans nuire à la rentabilité des produits et services vendus.
La démarche permet aux entreprises étudiées:
Si toutes les entreprises ne sont pas en mesure d’entreprendre une refonte de leur modèle économique pour rendre la conception des produits et services plus respectueuses de l’environnement, certaines initiatives sont néanmoins à leur portée:
La pollution numérique désigne toutes les formes de pollution engendrées par les nouvelles technologies. On différencie trois niveaux de pollution :
La majorité de la pollution numérique se fait au moment de la fabrication du matériel informatique et non pendant son utilisation. Entre les émissions de gaz à effet de serre dues à l’extraction des minerais et métaux rares nécessaires à la fabrication et celles relâchées par les déchets numériques non recyclés (très souvent dangereuses pour la santé), il nous reste beaucoup à faire pour décarboner le secteur.
Le numérique représente un peu moins de 4% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, soit plus que le secteur aéronautique.
Les responsables RSE doivent sensibiliser leurs collaborateurs aux questions d’empreinte numérique et à ses conséquences invisibles. Les équipes techniques doivent être formées à un numérique écologiquement efficient (light coding et sustainable design notamment). L’ensemble des collaborateurs doivent aussi être sensibilisés car ils sont tous en contact avec du matériel informatique, à la fois dans leur vie professionnelle et personnelle.
On l’a vu, les données ne représentent pas la plus grande partie de la pollution numérique, mais ça ne veut pas dire qu’elles sont innocentes !
Au-delà des mails dont on parle très souvent, le streaming vidéo représente à lui seul 60% des flux de données sur internet d’après Greenpeace. Cela représenterait près de 1% des émissions totale de gaz à effet de serre selon le think tank The Shift Project. Même si c’est bien inférieur à la fabrication des appareils, cela reste préoccupant puisque le streaming vidéo est encore en pleine croissance.
La consommation d'énergie des technologies de l'information et de la communication représente 21 % de la consommation totale d'une entreprise.
Des comportements plus responsables contribuent à sa réduction :
Une utilisation plus pertinente d’Internet :
Des initiatives pour sensibiliser :
Pour aller plus loin :
Source : La Face cachée du numérique (ADEME, 2021).
Afin de prendre en compte l’empreinte carbone d’un bâtiment, il faut s’intéresser aux émissions de gaz à effet de serre tout au long de son cycle de vie : sa construction, son exploitation, sa rénovation et finalement sa fin de vie.
Les études montrent que l’empreinte carbone d’un bâtiment est composée à 60% des émissions de la construction et que 40% seulement proviennent de l’exploitation. Ce chiffre prend notamment en compte les émissions invisibles liées à l’extraction des matériaux nécessaires à la construction. En comptabilisant toutes ces informations, les infrastructures ne représentent plus que 20% des émissions globales de CO2.
Le secteur du bâtiment représente 43% des consommations énergétiques annuelles françaises et il génère 23% des émissions de GES français. Pour diminuer ces taux, le gouvernement réglemente, conçoit des incitations et sensibilise les acteurs du secteur. Son objectif est d’atteindre un niveau de performance énergétique de référence dans la construction et la rénovation du bâti.
Les principales actions entreprises par l’Etat à l’égard des entreprises:
On peut citer plusieurs leviers sur lesquels jouer pour réduire l’empreinte carbone des bâtiments d’une entreprise :
Les premiers gestes à adopter pour améliorer l’empreinte bâtiment d’une entreprise sont les mêmes que l’on adopte tous individuellement chez nous : éteindre la lumière en sortant d’une pièce, ne pas ouvrir la fenêtre lorsque le chauffage est allumé, fermer les portes pour garder la chaleur à l’intérieur … Toutes ces petites actions anodines que l’on fait sans réfléchir chez soi ne sont pas toujours réalisées en entreprise. Par exemple, de nombreuses vitrines restent allumées le soir alors même que le magasin est fermé. Ces dépenses énergétiques inutiles représentent un coût pour l’environnement.
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