Les différentes organisations de la RSE, le rôle du responsable RSE et le lien entre la RSE et l'ensemble des parties prenantes.
La RSE, vue comme l’intégration des enjeux environnementaux, sociaux et sociétaux, dans les décisions stratégiques, mobilise par essence l’intégralité des parties prenantes : internes et externes.
Le rôle des équipes RSE est de faire émerger une culture de l’impact afin que chacun intègre dans son quotidien la préoccupation non seulement des objectifs de rentabilité mais surtout de l’impact environnemental, social et sociétal de ces choix.
La nature de la fonction RSE est donc de sensibiliser et former chaque collaborateur pour qu’il intègre quotidiennement ces enjeux dans son travail, quel que soit le service dans lequel il travaille.
La fonction RSE est donc transversale : elle doit apparaître à chaque étape du processus productif mais aussi dans les réflexions des ressources humaines comme dans la définition de la stratégie par la direction générale.
Le poste de “Responsable RSE” apparaît fin des années 90 principalement dans les très grands groupes avec l’apparition des premières normes internationales et l'intégration de processus RSE dans les achats.
Aujourd’hui encore, la fonction RSE reste assez nouvelle et non systématique. Cependant, le poste devient de plus en plus institutionnel. Ainsi, toutes les entreprises du CAC 40 ont au moins une personne chargée de la RSE mais ce taux baisse à 46% pour les ETI et à 19% pour les PME d’après l’enquête annuelle ESG (2017), menée par la BPI France.
L’équipe RSE varie d'aucun salarié dédié au sujet à temps plein, le cas principal en France, à plus de 50 salariés dans les très grandes entreprises (plus de 30 000 collaborateurs).
La taille de l’équipe et son organisation, autonome ou non, varie énormément en fonction de la taille de l’entreprise (plus elle est grande plus la direction RSE sera autonome et grande), de son secteur d’activité et de son histoire.
Selon le Baromètre open-source 2021 de la RSE, étude menée sur 345 entreprises de toutes tailles et tous secteurs, les entreprises ont encore, en moyenne, petites équipes RSE (1 à 2 personnes pour 45% des entreprises interrogées) voire aucune équipe dédiée (29% des entreprises). Néanmoins, ces moyennes sont fortement influencées par la taille des entreprises.
Par exemple, chez Etam, parmi les 6 000 collaborateurs, seulement 2 personnes sont, à temps plein, dédiées au sujet dit de la RSE mais toutes les parties prenantes de l'entreprise y contribuent activement du COMEX aux vendeurs en magasin.
Tous les secteurs ne sont pas égaux en termes de contraintes légales et donc de culture RSE.
Les secteurs industriels les plus pollueurs tels que l’énergie et les transports, sont soumis depuis longtemps à des règles très strictes. Pour eux, la publication de leur empreinte carbone n’est pas un fait nouveau. Chaque année de nouvelles régulations apparaissent pour que les voitures et les avions produisent le moins d’émissions de gaz à effet de serre. Inversement, certaines industries de service, moins contrôlées, peuvent de fait avoir des politiques RSE moins matures et moins développées. Ainsi ces entreprises ont des équipes RSE conséquentes.
Inversement, les entreprises dont l’histoire repose sur leur engagement environnemental ou social, telles que Veja, Faguo et Patagonia, ont de fait des fonctions RSE ou une culture RSE plus développées que la moyenne. Paradoxalement, ces entreprises très matures demeurent souvent avec des petites équipes RSE car le sujet est porté par tous.
Comme historiquement la fonction RSE a souvent été laissée de côté, le budget mis à disposition du responsable RSE a toujours été assez faible. Mais, à mesure que les équipes RSE grandissent et s’autonomisent, le montant alloué augmente chaque année. Tout comme l’organisation des équipes RSE, le budget varie énormément en fonction de la taille de l’entreprise, de son secteur d’activité et de son histoire.
Ainsi, le budget RSE n’est pas toujours proportionnel à la taille de l'entreprise. Néanmoins, la taille de l'entreprise impacte de façon significative le budget dédié à la RSE : 58% des grands groupes ont un budget de plus de 100 000€, alors que 51% des TPE n'ont aucun budget (Baromètre open-source de la RSE 2021).
Bien que le budget alloué grossisse chaque année, il n’est pas rare de le voir rapidement diminuer en cas de difficultés économiques.
On ne retrouve pas encore une direction entièrement dédiée à la RSE dans toutes les entreprises. Pour autant, cela devient la norme pour les très grands groupes, tels que les entreprises du CAC 40.
Depuis peu, au sein de ces entreprises, la fonction RSE existe au même titre que les pôles marketing, communication ou ressources humaines. Elle est devenue une fonction indépendante car historiquement ce département était intégré à une autre direction (RH, communication...). Dans ces organisations, le responsable RSE siège souvent directement au COMEX.
Selon un rapport d’Adecco, publié en 2013, et l’étude “Fonction RSE” réalisée par l’Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises de 2018, en moyenne, la direction RSE est composée de 6 personnes travaillant en équivalent temps plein.
Au sein des Entreprises de Taille Intermédiaire, la fonction RSE, souvent assez récente, est souvent reliée soit à la Direction des Ressources Humaines, soit à la Direction de la Communication voire à la Direction Générale.
Cet arbitrage est souvent laissé à la guise de la Direction générale selon la vision qu’il a de la RSE : la RSE doit-elle d’abord être sociale ? environnementale ? ou sociétale ? Le but du responsable RSE est d’engager son entreprise au-delà des obligations légales, pour le bien des salariés, de la planète et de l’entreprise.
Selon le sondage réalisé par l’organisation Orse et le cabinet Des Enjeux et des Hommes, la direction RSE est rattachée à la direction générale dans près de 46% des cas, toutes tailles d’entreprises confondues. Pour autant, cette structure n’est pas fixe et il arrive qu’elle change en fonction du temps. Chez Monoprix, la direction RSE était initialement liée à la Direction Générale, puis à la Direction Marketing et maintenant, elle est rattachée à la Direction des Ressources Humaines, comme en témoigne le rapport.
Jusqu’à présent la plupart des petites et moyennes entreprises n’avait pas d’équipe dédiée à la RSE.
Le rôle de responsable RSE était souvent alors rattaché à une autre direction, communication ou ressources humaines la plupart du temps, voire plus souvent co-porté par plusieurs personnes en plus de leur poste : marketing et RSE, communication et RSE, RH et RSE (handicap, diversité, égalité femmes-hommes…). Il est fréquent de voir des comités RSE émerger dans les PME à l'initiative d’un groupe de salariés voire en lien avec le CSE.
Le premier objectif de la RSE est de rendre systématique la prise en compte des enjeux du développement durable, dans la stratégie des entreprises. C’est donc en cela qu’elle est indispensable : c’est une fonction transverse qui a pour vocation d’outiller les autres équipes. Une fois le mécanisme intégré et établi, alors, en principe, la fonction RSE a plus pour rôle d’animer des ambassadeurs locaux, d’assurer la mise en place de processus métier et de favoriser la création d’une culture engagée.
C’est pour cela que le pôle RSE n’a pas vocation à s’étendre infiniment mais plutôt à demeurer une petite équipe qui outille le reste de l’entreprise.
En quelque sorte, une équipe RSE doit se fixer comme objectif premier de disparaître, comme tout bon entrepreneur social, son but étant que la prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux fassent partie du quotidien de chacun dans toute décision.
Ainsi, si on grossit le trait, la fonction RSE a vocation à s’effacer. Pour autant, cette situation ne semble pas être d’actualité.
D’après le sondage d’OpinionWay pour C3D (2016), 92% des personnes interrogées pensent que la fonction a de l’avenir. Seulement 5% d’entre eux s’accordent à dire qu’elle disparaîtra, une fois que ses objectifs seront atteints.
Pour l’instant, le travail à fournir par les entreprises pour prendre en compte les enjeux sociaux et environnementaux est tel que la fonction RSE reste indéniablement en croissance. Chaque année, de nouveaux postes de responsables RSE se créent à mesure que la Direction générale se sensibilise aux enjeux sociaux et environnementaux.
Même les entreprises ayant décidé de supprimer le poste de direction de la RSE (comme l’a fait le groupe UPS en 2016), pensant qu’il n’était plus nécessaire, ont reconnu s’être trompées. C’est la conclusion que tire Caroline Renoux dans son ouvrage Comment faire carrière dans les métiers de la RSE et du Développement Durable ? (2018). La RSE a besoin d’être continuellement menée par des personnes compétentes et capables de jouer les chefs d’orchestre au sein de l’entreprise.
Le responsable RSE est chargé de représenter et incarner les changements qu’il souhaite voir dans son entreprise. La fonction RSE a la particularité d’être la plus transversale au sein d’une entreprise. En effet, son objectif est de faire collaborer les différentes directions sur des problématiques communes. C’est au responsable RSE que reviennent les responsabilités de dialoguer avec l’ensemble des parties prenantes internes comme externes et de développer une vision stratégique de long-terme.
On peut citer quelques unes de ses grandes missions :
Bien que de plus en plus d’équipes RSE émergent, la RSE est souvent vue comme à côté du business model et est rarement directement intégrée aux décisions stratégiques. Ce biais est en train de changer à mesure que la fonction RSE se rapproche des directions Marketing, R&D ou commerciales mais il reste encore beaucoup de chemin à faire. En effet, selon le baromètre du cabinet des Enjeux et des Hommes et d’Ekodev (2017), sur 1000 salariés d’entreprises privées, 48% d’entre eux ne savent pas qui porte la RSE au sein de leur entreprise. Le taux monte à 60% si l’on ne considère que les non-managers.
Les principaux défis auxquels sont confrontés les responsables RSE :
Le responsable RSE a un rôle majeur de coordination entre toutes les parties prenantes, tant internes qu'externes. La fonction RSE se démarque des autres par sa nature transversale et par ses objectifs.
Quelles études faut-il faire pour devenir responsable RSE ?
Pour autant, il faut noter que, empiriquement, la plupart des responsables RSE ont aujourd’hui plusieurs années d’ancienneté dans leur entreprise et des parcours très différents. Comme les DRH, le responsable RSE est souvent une personne qui a une très bonne connaissance de l’entreprise et exerce des fonctions de responsabilité. Ce qui importe premièrement c’est la capacité d’adaptation et de communication entre tous les départements. Un responsable RSE doit connaître les enjeux de chaque département au sein de son entreprise afin de bien prendre en compte leurs problématiques.
Pour autant, si les responsables RSE n'ont en majorité aucun diplôme spécialisé dans les questions de développement durable, il peut s’avérer intéressant de compléter leur expertise terrain par une nouvelle formation notamment. Ces formations peuvent se faire au travers de Masters Spécialisés en RSE ou développement durable ou bien au travers de parcours plus rapides de quelques semaines voire même quelques jours.
Les atouts d’une démarche RSE en matière d’attractivité comme de fidélisation des talents ont été détaillés dans la partie sur les atouts de la RSE.
Le service RH a pour but de veiller au bon fonctionnement de l’entreprise en permettant le recrutement du personnel nécessaire. Cela implique donc de gérer le recrutement des nouveaux salariés tout en veillant au bien-être et à la motivation des équipes en place.
Le département des Ressources Humaines est intimement au centre des démarches RSE, ce qui explique pourquoi la fonction RSE y est historiquement rattachée. Dans les entreprises où il existe un pôle RSE à part entière, les départements RH et RSE doivent travailler main dans la main sur de nombreux sujets :
Faire connaître à tous les collaborateurs sa politique RSE via la communication interne
La communication interne reprend l’ensemble des actions de communication mises en œuvre au sein de l’entreprise à destination des salariés. La RSE est un chantier qu’il est impossible de mener à bien sans l’implication de tous les collaborateurs. Ainsi, l’objectif de la communication interne face à la RSE est de faire connaître aux équipes les valeurs et l’engagement de l’entreprise, et de les rendre acteurs de cette démarche au quotidien.
Cette étape est d’autant plus importante que les principaux freins à la RSE sont aujourd’hui un manque d’information, de formation ou même de sollicitation des collaborateurs sur ces questions. La RSE passe obligatoirement par une bonne communication interne pour sensibiliser les 40% des salariés qui ont avoué ne pas connaître la notion de RSE (contre 23% qui ont affirmé savoir précisément de quoi il s’agit) dans l’étude menée par Okedev et Des enjeux et des Hommes.
Les missions de la communication interne prennent donc plusieurs formes :
Source : Baromètre de la RSE, Ekodev, Des Enjeux et des Hommes, 2020.
Une bonne communication interne est un prérequis pour assurer une cohésion sociale de qualité dans l’entreprise et promouvoir ainsi un engagement commun. La RSE est l’un des sujets majeurs qui structurent cette démarche : pour que la communication à ce propos soit fluide et efficace, un ou une collaboratrice doit être référente sur le sujet.
La communication interne, avec l’aide du département RH, doit promouvoir la RSE au travers de 3 grands axes:
Communiquer en externe à toutes les parties prenantes ses engagements RSE
La RSE est aujourd’hui un enjeu stratégique de communication externe pour les entreprises: selon le Baromètre In Brands We Trust de l’agence Edelman, plus de 53% des consommateurs considèrent que chaque marque doit s’engager au profit d’au moins une cause d’intérêt général dépourvue de lien avec ses enjeux économiques. 81% des consommateurs considèrent que la confiance dans l’engagement sociétal ou environnemental de la marque est un élément déterminant de l’acte d’achat.
Pour mettre en place une stratégie de communication efficace et responsable au sujet de son engagement RSE, il est essentiel de mettre le sujet au cœur de son identité de marque. La RSE doit être intégrée dans le projet de transformation de l’entreprise à long terme, et donner lieu à des actions de fond, qui seront valorisées sur tous les canaux de communication de l’entreprise et de ses marques.
Il est utile de :
La mise en place d’un CSE est obligatoire pour toute entreprise de plus de 11 salariés. Le CSE est une instance de représentation des salariés où siègent l’employeur et des salariés élus, visant à rendre la gouvernance plus participative et à faire remonter la voix des collaborateurs.
Sur un plan juridique, son rôle en matière de RSE a été élargi. Il s’est ainsi vu doté depuis quelques années de leviers d’actions en matière d’environnement, notamment d’un dispositif de droit d’alerte créé par la loi du 16 avril 2013 en cas de mise en oeuvre ou d’utilisation de produits ou procédés de fabrication faisant peser un risque grave sur la santé publique et l’environnement.
Sur le terrain, le CSE s’est surtout emparé de ce défi sociétal en réorientant ses activités culturelles et sociales pour proposer aux salariés des activités plus responsables et respectueuses de l’environnement. Parmi les différentes commissions créées au niveau du CSE, il est fréquent de rencontrer des commissions dénommées “éthique” ou “RSE” pour formaliser cet engagement au profit de l’environnement.
Il est utile d’encourager l’engagement du CSE dans les autres pans de la stratégie RSE de l’entreprise, car il s’agit d’un interlocuteur privilégié pour informer les collaborateurs et les inviter à s’emparer du sujet. Au sein des TPE, c’est souvent le CSE qui porte et finance les actions à impact social ou environnemental.
Pour garantir de bonnes synergies entre les équipes RSE et le CSE, il est utile :
Le COMEX - comité exécutif - est une instance directionnelle de réflexion et d’échange au sujet des enjeux de l’entreprise. Ses membres pilotent les principaux départements de la structure. L’intégration de la RSE dans la stratégie définie par le COMEX est indispensable à la transformation de l’entreprise dans son ensemble - la question de fond n’étant pas d’identifier des leviers RSE pour l’entreprise mais de développer un modèle de développement à la fois rentable et durable.
De plus en plus d'entreprises intègrent aujourd'hui la RSE à leur COMEx : en2021, c'était le cas de 65% des entreprises d'après le Baromètre open-source 2021de la RSE.
D’après l’étude de l’ORSE et du cabinet Des Enjeux et des Hommes voici les 5 principales motivations qui amènent les instances de direction à soutenir une politique RSE :
Le COMEX doit investir le champ de la RSE car c’est l’acteur qui arbitre les priorités stratégiques, définit les KPI et les intègre dans l’ensemble des évaluations (Groupe, Entités, collaborateurs) ainsi que le budget, valide les rattachements hiérarchiques et choisit le référentiel RSE auquel l’entreprise doit se rattacher. C’est donc lui qui a la marge de manœuvre pour inciter les directions métiers à développer des offres durables, transformer les process industriels et les politiques d’achats et incarner la transition à la fois auprès des collaborateurs et en externe.
Les bonnes pratiques pour intégrer la RSE à un niveau stratégique :
Le département des Achats est primordial dans le fonctionnement de l’entreprise. Il fait concerne les biens et services auxquels une entreprise a recours au sein et en dehors de son processus productif. La mise en œuvre d’une stratégie d’achats responsables est l’un des leviers prioritaires pour décliner une politique RSE efficace.
Intégrer les achats dans son empreinte carbone en calculant le scope 3
Le scope 3, 3ème étape après le calcul du scope 1 et 2, permet de prendre en compte dans le calcul de l’empreinte carbone d’un produit, les émissions de gaz à effet de serre des matières premières utilisées pendant la fabrication.
Le choix des achats et des matières premières dans une démarche d’éco-conception est donc crucial tout comme la mise en place des pratiques de bilan carbone.
Mettre en place des démarches RSE pour sécuriser sa ligne de production
Lorsqu’une entreprise veut s’engager dans la RSE, elle ne peut pas se contenter d’agir seulement au niveau de sa propre activité. Au contraire, elle doit engager toutes ses parties prenantes et en particulier ses fournisseurs. L’ensemble du cycle de production doit être plus respectueux de l’environnement, de l’humain et du tissu économique. Si le processus productif des fournisseurs n’est pas en concordance avec l’engagement de l’entreprise, tous les dispositifs mis en place peuvent être remis en cause.
Deux enjeux entrent en compte dans cette réflexion :
Chaque année, un nouveau scandale sur le manque de transparence des grandes entreprises fait surface. Mais, ce que nous montrent les scandales de la viande de cheval, du Rana Plaza, ou encore le lait contaminé, c’est que le risque n'est pas toujours dans le cœur même de l’activité de l’entreprise.
D’après la loi Sapin II, en France, les sociétés mères et les entreprises décisionnaires ont l’obligation de prévoir un plan de prévention des risques environnementaux et sociaux incluant l’ensemble de leurs sous-traitants. Une entreprise ne peut pas remettre la faute sur l’un de ses fournisseurs. C’est à elle de contrôler et connaître les entreprises avec lesquelles elle travaille.
Entre importation et fournisseurs locaux : quels choix réaliser?
Quelles sont les étapes pour inscrire son entreprise dans une démarche d’achats responsables ?
Comment est construite la chaîne de valeur aux quatre coins du monde ? de combien de fournisseurs est-elle faite ? Avant de vouloir transformer l’organisation de la supply chain, il est important de faire le point sur son fonctionnement et les acteurs qui y sont intégrés. Ce travail se fait autant sur sa propre chaîne de valeur que sur celle de ses concurrents.
Observer le fonctionnement de la supply chain permet de repérer les éléments à améliorer en priorité. Repérer les principales ruptures d’approvisionnement rentre dans l’écriture du plan de vigilance et de prévision obligatoire mais permet aussi d'augmenter sa rentabilité.
Que ce soit dans les relations B2B (business to business) ou B2C (business to consumers), les clients sont sensibles aux questions environnementales et sociales et notamment aux produits locaux, matières durables.
Identifier les attentes des clients en matière d’engagement environnemental et social oriente l’entreprise vers les axes à prioritairement prendre en compte dans sa démarche d’achats responsables.
En s’engageant dans une démarche RSE, l’entreprise implique avec elle ses différentes parties prenantes et notamment ses fournisseurs. Dans l'enquête "RSE : la parole aux fournisseurs !" publiée en janvier 2020 par l'ORSE, BPI FRANCE et PWC, 70% des fournisseurs déclarent être interrogés régulièrement par leurs clients sur la RSE.
Si leurs processus de production ou de vente ne sont ni écologiques ni respectueux de l’environnement, c’est toute la démarche RSE de l’entreprise qui est mise à défaut. Dans cette perspective, le choix des responsables achats doit également tenir compte de leurs engagements.
Schneider Electric a notamment décidé d’engager tous ses fournisseurs dans sa route vers la neutralité carbone. En effet, afin d’atteindre son objectif zéro carbone, l’entreprise s’attaque maintenant au plus difficile : réduire l’impact carbone de son scope 3 (prenant en compte les émissions CO2 de ses fournisseurs).
Pour s’assurer que les fournisseurs respectent effectivement leurs engagements, le responsable achats est en droit d’organiser des audits sociaux. Ces visites d’entreprises ont pour but de vérifier les conditions de travail des employés, notamment dans le secteur textile, la provenance des matériaux utilisés ou la non utilisation de produits toxiques. Il est aussi possible de rédiger un contrat stipulant clairement les engagements à respecter.
L’entreprise est responsable des actions de ses fournisseurs. C’est donc pourquoi le choix des sous-traitants est crucial pour prévenir les risques de scandales touchant aux matières premières. Plus l’entreprise est transparente sur l’intégralité de sa supply chain, plus il est facile de suivre la traçabilité du produit et lui accorder sa confiance.
Entre surproduction et manque de ressources : quelle quantité faut-il acheter ?
Une fois le produit à acheter choisi, il est nécessaire de déterminer la juste quantité à commander. Le calcul du stock optimal tient notamment compte de la demande client, du type de produit ou de la rotation des stocks.
Acheter une quantité optimale est autant un enjeu économique qu’environnemental.
Les entreprises de production cherchent souvent à éviter le manque de ressources en achetant largement au-dessus de leurs besoins. Il est donc fréquent que le stock soit gâché.
Redonner et éviter le gaspillage de produits
Pour lutter contre cette dynamique, il est utile d’envisager le don de produits en cas de surproduction ou d’achats en trop grande quantité. Voici quelques exemples d’organismes qui reçoivent des dons:
Aujourd’hui, le rôle des achats est essentiel dans le succès de la stratégie RSE. Or, les politiques d’achats responsables ne sont pourtant mises en place que dans 60% des entreprises en France selon l’Observatoire de la fonction achats 2030 de Michael Page/CNA. Cela s’explique notamment par l’association que l’on opère trop souvent entre une politique d’achats responsables et les grands groupes. Or, il est nécessaire que cette démarche se diffuse largement auprès de toutes les entreprises de services, quelle que soit leur taille. En effet, ce qui est aujourd’hui déjà un facteur de décision d’achat pour de nombreux consommateurs sera demain un facteur majeur d’attractivité et de décision pour l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise (actionnaires, collaborateurs ou futures recrues).
La RSE par essence ne s’arrête pas aux portes de l’entreprise. Les entreprises de demain sont celles qui parviendront à inclure leurs parties prenantes externes dans leur stratégie et non plus celles centrées sur l’interne.
Une bonne politique RSE se joue donc fondamentalement avec les acteurs extérieurs à l’entreprise. Pour que les initiatives (RSE notamment mais pas que) soient à la fois utiles et performantes, l’entreprise doit partir des besoins de ces parties prenantes.
Une démarche RSE réussie se définit, s’anime et s’évalue en continue avec les partenaires externes de l’entreprise (consommateurs, clients, collectivités publiques…).
Pour appréhender les sujets RSE dans leur diversité et leur complexité, il est utile d’intégrer dans sa stratégie des experts thématiques. L'égalité femmes-hommes, le handicap, le recrutement inclusif, la mesure de l’empreinte carbone sont autant de sujets qui gagnent à être nourris par un éclairage métier.
Les experts thématiques - prestataires ou bien issus du monde associatif - peuvent intervenir sur des sujets tels que:
Pour garantir une bonne articulation entre les deux parties prenantes, il est indispensable d’identifier en amont le besoin précis de l’entreprise et l’apport qu’elle attend de son partenaire externe. Il peut s’agir d’un regard expert sur la stratégie globale qui justifie d’intégrer ce partenaire à la gouvernance locale ou simplement d’un avis sur des sujets plus spécifiques. Il est également pertinent de clarifier la nature des partenariats (informel, prestataire, mécénat)
L’aspect primordial des critères RSE dans les relations fournisseurs des entreprises est souligné par l’étude qu’a menée EcoVadis en collaboration avec Affectio Mutandi.
Ainsi, près de 70% des entreprises déclarent inclure des critères RSE dans leurs appels d'offres. 87% d’entre elles intègrent un critère environnemental, et elles sont également 87% à intégrer des critères sur les droits humains ou les conditions de travail. De la même manière qu’une entreprise est en droit d’attendre que son fournisseur respecte ses engagements RSE, elle doit adopter la même démarche envers les entreprises qu’elle fournit.
Pour renforcer sa stratégie d’achats responsables, il est essentiel pour l’entreprise cliente de:
L’achat n’est plus un acte anodin pour les consommateurs d’aujourd’hui, conscients de son impact sur leur santé et l’environnement. La notion de transparence influe de façon capitale sur leur comportement. Le succès de l’application Yuka - qui affiche gratuitement des informations sur la qualité des produits alimentaires et des cosmétiques courants - illustre la tendance. Yuka a un double impact: elle (éduque et) permet au consommateur de moduler le choix de ses achats pour mieux maîtriser leur impact et leur santé, tout en exerçant une pression directe sur les industriels. Plus de 20 industriels dont Björg, Leclerc ou Fleury Michon ont ainsi témoigné dans l’étude réalisée par le cabinet Kimso de l’impact indirect qu’a eu cette application sur la conception de leurs produits.
Pour répondre à la préoccupation croissante des consommateurs quant leur impact, il est utile pour les marques:
Découvrez les atouts de la RSE par rapport à la relation client
Si la RSE a été, avant tout, l’initiative des entreprises, l’Etat s’est doté d’un cadre législatif et réglementaire qui tient notamment compte de son pilier environnemental. Ce cadre s’est construit de façon progressive, notamment via le dispositif de reporting extra-financier des entreprises.
La Loi Pacte, promulguée le 22 mai 2019, a renforcé ce cadre en incitant les entreprises à mieux prendre en considération les enjeux sociaux et environnementaux dans leur stratégie et à partager de façon plus équitable la valeur qu’elles créent avec les salariés.
Découvrir le cadre légal français en termes de RSE
Les entreprises ont tout intérêt à maintenir un dialogue ouvert et constructif avec les représentants locaux, régionaux et nationaux de l’Etat. Ce dialogue leur permettra de s’informer sur l’évolution de la réglementation, et de mettre en lumière auprès des pouvoirs publics les défis auxquels elles sont confrontées dans la construction d’un modèle économique durable.
Pour que personne ne soit laissé de côté pendant les fêtes de fin d’année, écrivons des lettres pleines d’amour aux personnes âgées isolées.
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6 idées pour mobiliser son entreprise et ses équipes, autour de la Semaine Européenne pour l'Emploi des Personnes Handicapées mais aussi toute l'année.
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